Les écarts de revenus qui persistent entre les hommes et les femmes constituent aujourd’hui la principale démonstration d’une égalité qui tarde à se concrétiser sur le marché du travail québécois et ce, malgré une hausse marquée de la scolarisation chez les femmes.
Notre dernière étude, en collaboration avec le FutureSkills Research Lab, révèle que les écarts de revenus entre les hommes et les femmes qui ont un parcours similaire et qui travaillent à temps plein, s’élèvent en moyenne à 9 % et ce, dès la première année suivant l’obtention de leur diplôme postsecondaire (collégial ou universitaire). Pis encore, cet écart se creuse non seulement dès les premières années de carrière mais il grimpe à 16 % cinq ans après la diplomation.
Chez les diplômés les mieux payés, soit les 10 % dont les revenus sont les plus élevés, les écarts de revenus entre les hommes et les femmes sont encore plus importants : 15 % un an après l’obtention du diplôme et 19 % cinq ans plus tard.
Grâce à des données inédites qui ont permis de suivre dans le temps l’évolution du parcours professionnel des diplômées et diplômés des collèges et universités du Québec et de croiser ces informations à leurs revenus d’emploi, nous sommes parvenus à mesurer, avec précisions, les écarts de revenus qui subsistent encore entre les hommes et les femmes au cours des premières années de leur carrière.
Cette étude a été réalisée en collaboration avec l’Initiative de recherche sur l’éducation + les compétences (RIES), une initiative de recherche sur les politiques novatrice et collaborative du Centre des relations industrielles et des ressources humaines de l’Université de Toronto. RIES est financée par le Programme d’alphabétisation et des compétences essentielles des adultes du gouvernement du Canada.
Emna Braham