Veille de l'emploi
NOTE D'ANALYSE
6 min

Regard sur les postes vacants - Premier trimestre de 2025

Les employeurs continuent de rayer des offres d’emploi

Rapport
18 juin 2025

En bref

Le spectre de la guerre commerciale se constate dans les données des postes vacants

  • Au premier trimestre de 2025, le Québec a enregistré une baisse significative de 28 860 postes vacants par rapport à l’année précédente. Cette diminution reflète à la fois un ralentissement du marché de l’emploi, attribuable notamment à un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis ayant modéré l’appétit des employeurs pour le recrutement, et l’apport accru de travailleurs immigrants temporaires, qui ont contribué à pourvoir un grand nombre de postes. Il est toutefois probable que les données trimestrielles ne saisissent pas encore toute l'ampleur de l'attentisme qui s'est installé dans plusieurs secteurs de l'économie québécoise.

  • L’analyse par secteur d’activité permet de mieux comprendre les dynamiques sous-jacentes. Les industries liées à la consommation des ménages enregistrent une baisse notable de leur taux de postes vacants — c’est-à-dire la proportion des postes disponibles non pourvus par rapport à l’ensemble des postes (occupés ou non) dans un secteur donné. Ce taux s’établit désormais à 2,0 % dans les arts, spectacles et loisirs, 2,9 % dans les services d’hébergement et de restauration, 1,9 % dans le commerce de détail et 2,7 % dans le transport et l’entreposage. À l’inverse, le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale maintient un taux de postes vacants élevé à 5,8 %. Bien que ce taux ait légèrement reculé, il demeure élevé en raison de facteurs structurels, comme les besoins croissants en services publics et le vieillissement de la population, qui pèsent davantage que la conjoncture économique.

Les postes à pourvoir pour des emplois requérant peu de qualifications se font de plus en plus rares

  • Derrière la modération générale du marché du travail se profile en réalité un changement important dans la nature des emplois offerts. L’Enquête sur les postes vacants et les salaires montre une baisse marquée de la demande pour les postes peu qualifiés. Pour la première fois depuis 2015, la proportion des emplois vacants ne nécessitant tout au plus un diplôme d’études secondaires est tombée à un creux historique de 39 %, alors qu’elle atteignait près de 60 % en 2022, au lendemain de la pandémie.

  • À l'inverse, les postes plus qualifiés gagnent en importance relative. Bien que le nombre d'emplois vacants pour les titulaires d'un baccalauréat ait lui aussi diminué sur un an, cette baisse est beaucoup moins prononcée que la baisse observée pour les postes peu qualifiés. Par conséquent, la part des diplômés universitaires dans l'ensemble des postes à pourvoir a mécaniquement augmenté. Finalement, les postes requérant un diplôme de cycle supérieur (maîtrise ou doctorat) témoigne quant à eux d'une grande stabilité, confirmant que la demande demeure stable pour les plus hautes qualifications. C’est un signe encourageant dans le contexte où le chômage des récents diplômés universitaires a grimpé dans la dernière année.

Les postes vacants au quatrième trimestre de 2024

  • Il y a maintenant 120 385 postes vacants. C'est 9 525 de moins que le trimestre précédent, et 28 860 de moins qu'il y a un an.

  • Les secteurs qui comptent le plus de postes vacants sont Soins de santé et assistance sociale (34 170) et Fabrication (11 315).

  • Le taux de postes vacants est de 3,0 % au Québec. Il était de 3,2 % le trimestre précédent, et de 3,7 % il y a un an.

  • Dans l'ensemble du Canada, le taux de postes vacants est de 2,9 %. Il était de 3,0 % le trimestre précédent et de 3,6 % il y a un an. Le Québec est maintenant la 4e province avec le plus haut taux de postes vacants au pays.

  • Les régions avec les plus hauts taux de postes vacants sont l’Estrie (4,8 %) et l’Abitibi-Témiscamingue (4,7 %).

  • Il y a maintenant 2,2 chômeurs par poste vacant, inchangé par rapport au trimestre précédent. Il était de 1,5 il y a un an.

Précisions sur l’Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS)

L’Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS) produit, depuis février 2015, des estimations trimestrielles du nombre de postes vacants et de leur répartition par secteur, profession et région économique. Un poste est vacant s’il satisfait aux trois conditions suivantes : il est vacant à la première journée du mois ou le deviendra au cours du mois, il y a des tâches à accomplir durant le mois pour le poste en question et l’employeur cherche activement à recruter à l’externe pour pourvoir ce poste. La demande de travail correspond à la somme du nombre de personnes occupées et de postes vacants. Le taux de postes vacants représente le nombre de postes vacants par rapport à la demande de travail.

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