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S’il est une leçon que la pandémie de la COVID-19, avec la triste débâcle des CHSLD, a apprise aux Québécois, c’est l’importance de maintenir le plus possible les personnes âgées à domicile. Toutefois, bien qu’un redéploiement des ressources vers les soins à domicile commence à faire consensus, peu réalisent l’ampleur des efforts à consentir. L’étude montre que pour combler les retards engendrés par des décennies de sous-financement et pour affronter le tsunami démographique qui s’amorce, il faudra non seulement déployer des ressources considérables mais réaliser aussi un important changement de culture.
Si le Québec se distingue par l’insuffisance des budgets alloués à l’autonomie des personnes âgées, il se démarque aussi par l’ampleur des ressources consacrées à l’hébergement institutionnel au détriment du maintien à domicile. Encore trop d’aînés sont systématiquement dirigés vers les CHSLD et ce, même lorsque leur condition ne le justifie pas. En outre, comparé au reste du Canada ou aux autres pays avancés, le Québec est unique pour son recours élevé aux résidences privées pour aînés (RPA). De telle sorte que 9,4 % des Québécois de 65 ans et plus vivent dans des résidences d’hébergement de longue durée, contre 7 % au Canada et 4 % dans des pays comme l’Allemagne, la France, la Norvège ou les Pays-Bas.
À ces obligations de rattrapage s’ajoutent les pressions démographiques. Une vague sans précédent commencera à frapper le Québec de plein fouet dès 2021, année où les premiers baby-boomers atteindront l’âge de 75 ans et où la proportion des citoyens de 65 ans et plus franchira le cap des 20 % de sa population. À cet égard, le rapport soulève une question de taille : Si le Québec, pendant la pandémie, a eu du mal à s’acquitter de ses obligations envers les quelque 750 000 citoyens de 75 ans et plus qu’il compte, comment pourra-t-il prendre en charge les 385 000 autres qui s’ajouteront au cours des dix prochaines années ?
Alain Dubuc