Le nombre de postes vacants a légèrement augmenté entre le premier (242 245 postes) et le deuxième (248 145 postes) trimestre de 2022 .
Après avoir augmenté de manière importante en 2021, le rythme de croissance ralentit en 2022 laissant tout de même le nombre de postes à combler à un niveau record.
Le taux de postes vacants qui mesure la part de la demande en main-d’œuvre non comblée est passé de 5,1 % à 6,2 % en un an.
Le Québec (6,2 %) et la Colombie-Britannique (6,6 %) demeurent les provinces ayant les plus hauts taux de postes vacants.
Les régions au Québec comptant les plus hauts taux de postes vacants sont la Capitale-Nationale (7,2 %), les Laurentides (6,9 %), l’Outaouais et la Montérégie (6,5%) ainsi que Chaudière-Appalaches (6,4 %).
Le ratio entre le nombre de chômeurs et le nombre de postes vacants est à un creux. À 0,8, il est ex aequo avec celui de la Colombie-Britannique (au premier rang) et illustre le fait qu’il y a peu de travailleurs disponibles pour répondre à la demande des employeurs.
Convoités de toutes parts, les travailleurs laissent les postes les moins bien payés vacants
Les phénomènes de rareté de main-d’œuvre exercent de la pression importante dans plusieurs secteurs de l’activité économique au Québec. L’une des manières pour les employeurs d’attirer de nouveaux candidats dans un marché compétitif, alors que les Québécois doivent faire face à une hausse du coût de la vie, est d’augmenter les salaires offerts pour les postes à combler.
En un an, les salaires horaires offerts pour les postes à combler ont augmenté de 4,6 %, il s’agit de la plus importante hausse annuelle observée depuis que les données comparables sont publiées. Cependant, au cours de la même période, l’Indice des prix à la consommation a augmenté de manière plus importante (7,4 %).
Il faut noter que les salaires horaires moyens pour les emplois occupés, c’est-à-dire les salaires que les travailleurs perçoivent réellement, ont quant à eux augmenté de manière plus importante. Ainsi les salaires perçus ont augmenté entre 5,0 % (selon l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail) et 6,7 % (selon l’Enquête sur la population active).
L’augmentation des salaires pour les emplois occupés peut s’expliquer par le fait que les travailleurs négocient leur rémunération, mais également par le fait que des travailleurs se déplacent vers des emplois qui paient mieux. Ils laissent ainsi vacants des postes vacants qui offrent de moins bonnes conditions.
La santé, le commerce, la fabrication et la restauration augmentent les salaires pour attirer des candidats
Près de 70 % de la croissance du nombre de postes vacants sur un an se trouvent dans des industries qui ont augmenté les salaires offerts de manière importante. Ainsi, dans les industries des soins de santé et de l’assistance sociale, du commerce de détail, de la fabrication et des services d’hébergement et de restauration, les salaires horaires offerts pour les postes à combler ont augmenté entre 8,1 % et 9,5 %.
Ces industries sont également celles qui sont le plus aux prises avec des enjeux de pénuries de main-d’œuvre. Les taux de postes vacants y sont plus élevés que la moyenne québécoise (6,2 %). Ceux-ci vont de 6,3 % pour les soins de santé et l’assistance sociale à13,9 % pour les services d’hébergement et de restauration.
Ces données suggèrent donc que pour attirer de la main-d’œuvre, les entreprises qui se retrouvent dans ces secteurs doivent offrir des salaires de plus en plus élevés.