Veille de l'emploi
NOTE DE L'EMPLOI
4 min

Note de l'emploi - Juin 2024

Rester plutôt que partir : les travailleurs changent moins souvent d’emploi 

Rapport
1 juin 2024

En bref

Vigueur du marché du travail

  • Le taux de chômage est maintenant de 5,7 %. Il était de 5,1 % le mois dernier et de 4,5 %l'an dernier.

  • Il y a 17 700 emplois de moins que le mois dernier et 16 800 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 8 300 emplois de moins dans le secteur privé que le mois dernier et 29 300 de moins qu'il y a un an.

  • Il y a 29 100 chômeurs de plus que le mois dernier et 62 900 de plus qu'il y a un an. La population active, soit les personnes à l’emploi ou à la recherche d’un emploi, a augmenté de 11 400 depuis un mois. Elle est 79 700 plus nombreuse que l'an dernier.

Qualité des emplois

  • Il y a 3 200 emplois à temps plein de moins que le mois dernier et 9 400 de moins qu'il y a un an.

  • Il y a maintenant 34 100 travailleurs à temps partiel involontaire pour des raisons économiques¹. C'est 12 600 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 6 900 emplois de moins dans les secteurs bien rémunérés² depuis le mois dernier et 8 600 de moins depuis un an.

  • Les salaires ont augmenté de 4,9 % sur une base annuelle ce mois-ci. Cette croissance était de 5,1 % le mois dernier.

1 Les travailleurs à temps partiel involontaire pour des raisons économiques sont ceux qui travaillent à temps partiel en raison de la conjoncture économique ou parce qu’ils n’ont pu trouver un travail de 30 heures ou plus par semaine malgré en avoir cherché un.
2 Les secteurs bien rémunérés sont ceux où le salaire horaire moyen pour l’année 2023 était supérieur à la moyenne québécoise.

Perspectives

La part des travailleurs canadiens ayant changé d’emploi d’un mois à l’autre a diminué au cours des derniers mois. En mai 2024 (dernières données disponibles), le taux de changement d’emploi est plus faible qu’avant la pandémie (graphique 1).

En partie le résultat d’une économie qui ralentit

Ce recul peut s’expliquer en partie par le relâchement du marché de l’emploi : avec un recul des postes à pourvoir, les nouvelles opportunités pour les travailleurs se raréfient. En conséquence, il peut devenir moins intéressant ou plus difficile de changer d’emploi. L’aspect négatif d’un faible taux de changement d‘emploi est que des travailleurs qui ne sont pas satisfaits par leur emploi peuvent se retrouver contraints de le garder. Ceci peut également ralentir la progression de carrière chez les jeunes qui changent habituellement plus fréquemment d’emploi.

Plus de stabilité pour les employeurs?

Pour les employeurs, un taux de changement d’emploi plus faible réduit les coûts de recrutement, permet de mieux retenir l’expertise et les connaissances dans l’organisation, et encourage l’investissement dans la formation des travailleurs.

Graphique 1
Taux de changement d'emploi au Canada
Moyenne mobile sur trois mois. SOURCE : Statistique Canada, enquête sur la population active, compilation spéciale

Des enjeux de données au Canada

Statistique Canada estime qu’une personne a changé d’emploi si elle dit l’occuper depuis seulement un mois alors qu’elle travaillait le mois d’avant. Le taux de changement d’emploi met en proportion ces personnes par rapport à toutes celles qui ont changé ou gardé leur emploi.

Les transitions entre emplois sont des phénomènes importants pour comprendre les dynamiques du marché de l’emploi et notamment la progression des salaires. Contrairement aux États-Unis où cette donnée est systématiquement colligée, l’information est encore parcellaire au Canada où elle n’est estimée que pour l’ensemble du pays.

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