Veille de l'emploi
NOTE DE L'EMPLOI
5 min

Note de l'emploi - Décembre 2023

Un bassin de travailleurs qui augmente... grâce aux immigrants temporaires

Rapport
1 décembre 2023

En bref

Vigueur du marché du travail

  • Le taux de chômage est maintenant de 4,7 %. Il était de 5,2 % le mois dernier et de 4,1 % l'an dernier.

  • Il y a 9 800 emplois de plus que le mois dernier et 65 200 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 16 100 emplois de moins dans le secteur privé que le mois dernier, mais 26 600 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 25 300 chômeurs de moins que le mois dernier, mais 34 000 de plus qu'il y a un an.

  • La population active, soit les personnes à l’emploi ou à la recherche d’un emploi, a diminué de 15 400 depuis un mois. Toutefois, elle est 99 200 plus nombreuse que l'an dernier.

Qualité de l’emploi

  • Il y a 4 400 emplois à temps plein de plus que le mois dernier, mais 3 400 de moins qu'il y a un an.

  • Il y a maintenant 27 400 travailleurs à temps partiel involontaire pour des raisons économiques¹. C'est 7 800 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 20 200 emplois de plus dans les secteurs bien rémunérés² depuis le mois dernier et 25 500 de plus qu’il y a un an.

  • Les salaires ont augmenté de 3,6 % sur une base annuelle ce mois-ci. Cette croissance annuelle était de 3,2 % le mois dernier.

1 Les travailleurs à temps partiel involontaire pour des raisons économiques sont ceux qui travaillent à temps partiel en raison de la conjoncture économique ou parce qu’ils n’ont pu trouver un travail de 30 heures ou plus par semaine malgré en avoir cherché un.
2 Les secteurs bien rémunérés sont ceux où le salaire horaire moyen pour l’année 2022 était supérieur à la moyenne québécoise.

Perspectives

La population active québécoise augmente avec l’arrivée de résidents temporaires

En décembre dernier, Statistique Canada révélait que le nombre d’immigrants temporaires avait atteint 528 000 au Québec au 1er octobre 2023. Ce bond démographique n’est pas sans impact sur le marché du travail québécois.

S’ils ne viennent pas tous pour travailler au Québec – le chiffre inclus notamment des étudiants, des familles accompagnants des travailleurs, des demandeurs d’asile – l’EPA révèle une hausse importante du bassin des travailleurs et des chercheurs d’emploi détenteurs d’un statut temporaire[1]. Cette part de la population active a été multiplié par 4,73 entre 2016 et 2023. Ça peut être des personnes venues spécialement pour travailler (programme des travailleurs temporaires et autres permis de travail), qui travaillent pendant leurs études ou encore qui ont obtenus le droit de travailler en attendant que les autorités statuent sur leur demande de refuge.

Graphique 1
Évolution de la poppulation active selon le statut d'immigrant au Québec
Données mensuelles non désaisonnalisées en moyennes mobiles 3 mois, 15 ans et plus, janvier 2016 = 100. SOURCE : Statistique Canada

(1)L'enquête sur la population active menée par Statistique Canada ne fournit pas directement le nombre de résidents non permanents. Pour l'obtenir, il est nécessaire de soustraire la population totale, les immigrants reçus et les personnes nées au Canada. Cependant, cette estimation ne permet pas d'exclure les citoyens canadiens nés à l'extérieur du Canada.

Mais moins qu’au Canada

Au Canada, où les seuils d'immigration permanente ont également augmenté, la population active a progressé de manière encore plus rapide. Depuis 2016, elle a été multipliée par 1,12 fois au Canada et par 1,09 fois au Québec.

Si l'afflux de travailleurs est accueilli favorablement par de nombreux employeurs qui avaient du mal à recruter, une question se pose alors que l'activité économique ralentit: y aura-t-il suffisamment d'emplois disponibles pour ces nouveaux travailleurs? Il convient de noter qu'entre janvier et décembre 2023, le taux de chômage au Québec est passé de 3,9 % à 4,7 %.

Une question tout aussi importante est de savoir quel sera l’impact à plus long terme de cette approche de l’immigration- qui s’appuie davantage sur des permis temporaires- sur l’économie et le marché de l’emploi québécois. Ces travailleurs visent-ils uniquement à combler des pénuries ponctuelles sur le marché du travail? L’objectif est-il de les retenir pour assurer une croissance de la population active à plus long terme? Comment le Québec se comparera-t-il au reste du Canada, où l’augmentation plus rapide de la population active devrait aussi davantage nourrir la croissance économique à moyen terme?

Graphique 2
Évolution de la population active au Québec et au Canada
Données menuselles désaisonnalisées, 15 ans et plus, janvier 2016 = 100. SOURCE : Statistique Canada
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