Veille de l'emploi
NOTE DE L'EMPLOI
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Note de l'emploi - Février 2025

Les chiffres de l'emploi sous la nouvelle administration américaine : premiers constats

Rapport
7 mars 2025
Sujets

En bref

Les chiffres en bref

  • Le taux de chômage est maintenant de 5,3%. Il était de 5,4% le mois dernier et de 4,8% l'an dernier.

  • Il y a 3 400 emplois de moins que le mois dernier et 80 700 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 1 400 emplois de plus dans le secteur privé que le mois dernier et 19 900 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 6 800 chômeurs de moins que le mois dernier et 29 700 de plus qu'il y a un an.

  • La population active, soit les personnes à l’emploi ou à la recherche d’un emploi, a diminué de 10 200 depuis un mois. Elle est 110 400 plus nombreuse que l'an dernier.

  • Il y a 9 000 emplois à temps plein de moins que le mois dernier et 66 900 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a maintenant 34 400 travailleurs à temps partiel involontaire pour des raisons économiques¹. C'est 2400 de plus qu'il y a un an.

  • Il y a 800 emplois de plus dans les secteurs bien rémunérés² depuis le mois dernier et 35100 de plus depuis un an.

  • Les salaires ont augmenté de 3,7% sur une base annuelle ce mois-ci. Cette croissance était de 3,9% le mois dernier.

Perspectives

Pas de variation de l’emploi total

La tourmente économique actuelle ne se traduit pas encore pleinement dans les chiffres de l'emploi, mais semble freiner une reprise qui s'était amorcée à l'été 2024. Rappelons qu'en 2023 et début 2024, le marché de l'emploi québécois avait connu un repli sous la pression des taux d'intérêt, tarissant l'appétit des employeurs pour le recrutement - comme en témoignaient la chute du nombre de postes vacants et une création d'emploi anémique (graphiques 1 et 2). Une reprise s'était ensuite dessinée à partir de l'été. Mais depuis l'élection de novembre 2024, le nombre total d'emplois a stagné au Québec, dans le reste du Canada et aux États-Unis.

Peu de postes vacants : les employeurs attendent

Les données des postes vacants, disponibles jusqu'en décembre 2024 pour le Canada et les États-Unis, révèlent une tendance générale à la baisse depuis début 2024. Cette évolution suggère que, même si les employeurs n'ont pas procédé à des mises à pied massives, leur appétit pour le recrutement est resté timide tout au long de 2024.

Depuis l'élection américaine, le nombre de postes vacants fluctue au Canada comme aux États-Unis. Cette situation est influencée à la fois par la conjoncture économique et les politiques d'immigration. En effet, les postes vacants peuvent diminuer pour deux raisons : soit les employeurs réduisent leurs embauches, soit le bassin de candidats potentiels se rétrécit, notamment avec la baisse prévue du nombre d'immigrants dans les deux pays.

Hausse de l’emploi manufacturier au Canada

Le secteur manufacturier, véritable nerf de la guerre commerciale, présente des dynamiques contrastées. Si l'emploi est resté stable aux États-Unis depuis l'élection, le Canada a enregistré un bond de l’emploi probablement dû à une hausse des exportations vers les États-Unis : celle-ci résulte d’une augmentation stratégique de la demande des entreprises américaines en prévision des tarifs (graphique 3). Au Québec, l'évolution en dents de scie ne permet pas de dégager une tendance claire.

Cette situation rappelle que l’activité économique, particulièrement dans le secteur manufacturier, ne se déplace pas comme un pion sur un échiquier. Les effets réels des politiques commerciales prendront du temps à se matérialiser, mais l'atmosphère d'incertitude peut déjà influencer les décisions des acteurs économiques.

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