Nous avons analysé le parcours des étudiants étrangers (qui représentent près de la moitié des résidents temporaires au Québec), de leur acceptation par un établissement d’enseignement québécois à l’admission à la résidence permanente pour certains, et identifié de nombreuses incohérences dans les politiques et les programmes les encadrant.
Par exemple, en 2021, près de la moitié des étudiants étrangers admis par une université québécoise et respectant les conditions d’admission du Québec se sont tout de même vu refuser le permis d’études par le gouvernement fédéral. L’une des principales raisons pour justifier ces refus était que l’étudiant risquait de ne pas retourner dans son pays d’origine au terme de ses études. Or, ces critères n’ont plus leur raison d’être dans un contexte où des efforts sont déployés par les deux paliers gouvernementaux pour attirer et retenir ces étudiants.
Les étudiants étrangers contribuent à soutenir l’excellence des universités, cégeps et collèges québécois. Mais ils sont également de plus en plus perçus comme des candidats de choix pour l’immigration permanente. D’ailleurs, en 2022, au Québec, un nouveau résident permanent sur six avait d’abord séjourné au pays pour y faire des études. Pour tous les avantages qu’elle comporte, cette immigration en deux étapes a d’ailleurs été priorisée par Québec notamment avec la mise en place du Programme de l’expérience québécoise (PEQ).
Or, aujourd’hui les programmes d’immigration ne permettent plus un accès rapide et facile à l’immigration permanente pour les diplômés étrangers. D’une part, parce qu’une expérience de travail de 12 à 18 mois est maintenant exigée après la diplomation par le Québec avant de pouvoir être sélectionné dans le cadre du PEQ. D’autre part, parce qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada met plus de temps à traiter les demandes de résidence permanente en provenance du Québec (21 mois) que du reste du Canada (entre 4 et 19 mois).
Emna Braham, Daye Diallo