Le Québec fait face à un choc démographique. Le taux de chômage est à son plus bas niveau, en raison notamment de nombreux départs à la retraite. Par ricochet, certains secteurs de l’économie québécoise vivent des situations de pénurie. L’une des solutions est une politique d’immigration adaptée qui a pour but de retenir et d’intégrer les nouveaux arrivants. Malheureusement, au Québec, le taux de chômage des immigrants est systématiquement plus élevé que celui des personnes nées ici. Si cet écart tend à diminuer avec le temps, force est de constater qu’il existe au Québec des barrières à l’intégration des immigrants sur le marché du travail.
Dans le rapport Plus diplômés, mais sans emploi, l’Institut du Québec (IDQ) concluait que le taux de chômage des détenteurs de diplômes non canadiens était plus élevé que celui des finissants qui avaient obtenu un diplôme d’une université canadienne et qu’il fallait donc améliorer la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger.
Ce problème est particulièrement aigu en ce qui concerne les métiers et professions régis par un ordre professionnel comme semble laisser entendre une étude produite par le Commissaire aux plaintes en matière de reconnaissance des compétences professionnelles du Québec. Supervisés par l’Office des professions du Québec, les nombreux ordres professionnels du Québec ont pour mandat de protéger le public et donc, de voir à la qualité des professionnels accrédités. Mais vu la complexité du processus de reconnaissance des diplômes, ces organismes, sans leur prêter des intentions, deviennent parfois des obstacles à l’intégration. C’est d’ailleurs une constatation que fait lui même le gouvernement dans le cadre de la Loi 98, laquelle propose aux ordres professionnels des mesures favorisant l’admission de personnes issues des communautés ethnoculturelles.
Jean-Guy Côté