La plupart des tests internationaux indiquent que le système éducatif québécois se compare favorablement aux provinces canadiennes et aux pays de l’OCDE. Compte tenu du retard de scolarisation du Québec dans les années 1960, il faut saluer ces succès indéniables. Toutefois, malgré les progrès importants réalisés depuis les réformes découlant du Rapport Parent, un problème majeur persiste : le taux de diplomation dans les écoles publiques québécoises est encore très faible, et surtout il stagne depuis plusieurs années. Avec un taux de diplomation au secondaire en cinq ans de 64 % pour le réseau public, le Québec présente la pire performance au niveau canadien, avec un écart de 20 points de pourcentage avec l’Ontario, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick.
Dans le réseau public, l’écart de diplomation entre le Québec et l’Ontario est maintenant de 25 points de pourcentage pour les garçons. En outre, l’écart entre les taux de diplomation des filles et des garçons est trois fois plus élevé au Québec que dans la plupart des autres provinces. Il est important de souligner que cette performance ne tient pas compte des résultats du réseau privé, qui accueille près de 20 % des élèves du secondaire au Québec, soit une proportion nettement plus importante que dans les autres provinces, où moins de 5 % des élèves vont au privé. Le taux de diplomation global, sur une base comparable, se situerait plus près de 68-69 %, si le réseau privé était pris en compte, ce qui laisserait tout de même le Québec au dernier rang du classement.
Le taux de diplomation et de qualification après sept ans de 80 % annoncé par le ministère de l’Éducation peut sembler encourageant, mais il vient brouiller les cartes. En effet, seulement un garçon sur deux dans le réseau public francophone peut espérer obtenir son diplôme de fin d’études secondaires en cinq ans. En fait, près de 30 % des élèves du réseau secondaire public sont maintenant diagnostiqués comme étant handicapés ou en difficulté d’apprentissage et d’adaptation (EHDAA) et leur taux de diplomation et de qualification est de 31 %. Finalement, plus de 10 % des garçons qui diplôment au secondaire dans le secteur public en l’espace de cinq ans n’obtiennent qu’une qualification.
Simon Savard, Mia Homsy