Un million de travailleurs auront pris leur retraite entre 2015 et 2024 au Québec, tandis qu’il y aura 140 000 travailleurs de moins pour 630 000 retraités de plus en 2030. Sans effort supplémentaire pour atténuer ces risques démographiques et pour augmenter la productivité, le PIB potentiel du Québec baissera de 0,7 % ou 1 %. En même temps, deux phénomènes externes au Québec influenceront le portrait de la main-d’oeuvre : l’automatisation et la robotisation, ainsi que les nouveaux modèles d’affaires.
Aucun secteur d’activité économique ou organisation n’est à l’abri de ces phénomènes qui toucheront beaucoup de professions. Par le passé, les technologies ont créé plus d’emplois à long terme qu’elles n’en ont supprimés. Aujourd’hui, bien que les premières estimations des catégories et du nombre d’emplois technologiquement menacés et de la vitesse d’arrivée des nouveaux outils numériques demeurent spéculatives, elles pointent vers des effets préoccupants. L’imagination nous manque pour vraiment prévoir les répercussions positives (nouveaux métiers, emplois plus satisfaisants); néanmoins, quelque 1,4 million de travailleurs québécois seront touchés (nouvelles tâches, nouveaux chômeurs technologiques, personnes en situation de sous-emploi ou en quête de nouvelles formations).
Les métiers nécessitant un travail cognitif non routinier seront plus à l’abri des robots et des logiciels intelligents (tâches exigeant des capacités d’analyse non standardisée, de l’improvisation, de la résolution de problèmes nouveaux, de la créativité, de la transmission de savoir, de la supervision d’autres personnes, de l’autonomie et des aptitudes sociales). Ce genre de travail et d’aptitudes sont déjà bien présents au Québec. Parallèlement, les nouveaux modèles d’affaires profitentde cette automatisation et pourront provoquer l’élimination d’entreprises établies de longue date et l’arrivée de nouveaux acteurs économiques locaux ou étrangers. Les services à la demande, le sur mesure, les services et achats à distance, le tout-connecté et immédiat, la fabrication par impression 3D et l’économie collaborative poursuivront leur essor, stimulant les PME et l’entrepreneuriat. Des effets secondaires tant sur les réglementations que sur les recettes et les politiques publiques seront immanquables, exigeant une fonction publique compétente et proactive.
Les révolutions technologiques ont toujours stimulé des changements à vitesse variable, créé des stress sociétaux et forcé une redistribution des opportunités et de la richesse. Des effets socio-économiques sont à anticiper, et selon la hausse du nombre de catégorie d’emplois à fort potentiel d’automatisation, donc de désuétude, et celle de la montée du travail à la pige, l’écart accru entre les riches et les pauvres pourrait s’élargir. Le débat « nantis versus démunis » (have vs have not) deviendra celui du « qui peuvent travailler versus ceux qui ne peuvent pas » (can work vs can not work). Différents taux de progression tant de la substitution que de l’amélioration « machine/emploi » conjugués aux capacités variables d’adaptation des organisations à adopter ou non les nouvelles technologies et d’investir en même temps dans les personnes influenceront ces effets. Des effets géographiques, politiques, fiscaux et sur les syndicats et même sur le concept du salaire minimum sont aussi à prévoir.Les révolutions technologiques ont toujours stimulé des changements à vitesse variable, créé des stress sociétaux et forcé une redistribution des opportunités et de la richesse. Des effets socio-économiques sont à anticiper, et selon la hausse du nombre de catégorie d’emplois à fort potentiel d’automatisation, donc de désuétude, et celle de la montée du travail à la pige, l’écart accru entre les riches et les pauvres pourrait s’élargir. Le débat « nantis versus démunis » (have vs have not) deviendra celui du « qui peuvent travailler versus ceux qui ne peuvent pas » (can work vs can not work). Différents taux de progression tant de la substitution que de l’amélioration « machine/emploi » conjugués aux capacités variables d’adaptation des organisations à adopter ou non les nouvelles technologies et d’investir en même temps dans les personnes influenceront ces effets. Des effets géographiques, politiques, fiscaux et sur les syndicats et même sur le concept du salaire minimum sont aussi
à prévoir.
En optant pour une stratégie d’évolution plutôt que de défense des emplois face aux technologies, le Québec pourrait, compte tenu de ses défis démographiques et de son dynamisme technologique, tirer profit de la transition vers le monde de l’automatisation et des nouveaux modèles d’affaires. Les pistes d’action sont nombreuses et se concentrent sur l’amélioration du capital humain :