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Retenir un peu plus longtemps les Québécois qui approchent la retraite et faire revenir ceux qui ont déjà fait le saut : voilà certaines des pistes de solution mises de l’avant par les entreprises et les gouvernements pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre qui sévissent un peu partout au Québec. Mais tout comme l’immigration ou l’automatisation, le recours aux travailleurs plus âgés n’est pas une solution magique. Afin de traverser la prochaine décennie, qui comptera plus de départs à la retraite que de jeunes entamant leur carrière, c’est une multitude de mesures qu’il faudra mettre en place. Et pour qu’elles soient efficaces, il est essentiel d’évaluer correctement le potentiel de chacune et d’identifier les défis à sa mise en œuvre.
L’objectif d’allonger la carrière d’un plus grand nombre de Québécois mène à deux constats :
Le nombre de travailleurs susceptibles d’être retenus sur le marché du travail ou convaincus d’y retourner va diminuer au cours des prochaines années
Un nombre important de baby-boomers ont déjà quitté le marché du travail, et les personnes qui approchent aujourd’hui l’âge de la retraite seront de moins en moins nombreuses au cours des dix prochaines années. À titre d’exemple, un rattrapage avec le taux de participation des 60 à 69 ans en Ontario aurait ajouté 86 000 travailleurs potentiels en 2021, alors qu’en 2032, ce chiffre serait de 37 000.
Il est très difficile de convaincre des travailleurs de revenir travailler
La littérature démontre que le succès des efforts pour convaincre des personnes de retourner au travail est très limité, le potentiel de succès reposant plutôt sur les efforts pour limiter les départs et prolonger la vie active. Par ailleurs, la décision de prendre ou de retarder sa retraite est multidimensionnelle, et il y a peu d’indications que des mesures fiscales seules pourront renverser la tendance.
Au contraire, ils mettent en relief qu’au-delà de mesures à la pièce pour ajouter des travailleurs au bassin disponible, il faudra adapter les politiques actuelles pour exclure le moins de personnes du marché du travail. L’augmentation de l’espérance de vie et l’allongement de la vie professionnelle ont transformé le marché du travail. Pour les prochaines décennies, on comptera moins de travailleurs, mais ces derniers seront également plus âgés et plus éduqués, et la proportion de femmes sera plus importante. Les politiques en place ne devront donc pas seulement tenter de juguler les enjeux de main-d’œuvre, mais plutôt s’assurer que chaque Québécois puisse s’accomplir pleinement, et ce, à chaque étape de sa vie et de sa carrière. À ce titre, nous suggérons quelques pistes d’action à l’intention des gouvernements provinciaux et fédéraux :