Cette note propose des pistes de réflexion basées sur les études récentes de l’Institut du Québec pour inspirer des politiques publiques qui permettraient de mieux préparer l’avenir. Elle s’inscrit dans le cadre des consultations prébudgétaires du gouvernement du Québec.
Le ministère des Finances du Québec et les institutions financières prévoient que la croissance du PIB québécois sera à peu près nulle en 2024. Ainsi, le débat à savoir si cette stagnation de la croissance constitue un ralentissement ou plutôt une récession relève davantage de la sémantique. Dans les faits, ce qu’il importe de retenir, c’est que cette pause de l’activité économique sera relativement modeste.
S’il faut rester vigilants quant à l’évolution de la situation économique et aux effets qu’un tel ralentissement pourrait avoir sur certains groupes de Québécois ou d’entreprises, ce ralentissement ne devrait pas mobiliser toute l’attention, parce que son impact sur la situation financière du gouvernement sera relativement modeste et temporaire et qu’il affectera peu les déterminants de la croissance.
Au cours de la prochaine année, le Québec devrait donc prioritairement investir dans son avenir. Car, à plus long terme, son véritable défi sera d’assurer une croissance économique suffisante pour créer de la richesse, afin notamment de permettre à l’État de dispenser adéquatement des services publics aux citoyens. Voici quelques actions qui devraient se situer en tête de liste :
Miser sur les investissements : Ces derniers sont critiques pour permettre au Québec d’améliorer sa productivité, de se transformer et de réussir sa transition énergétique.
S’attaquer aux enjeux de main-d’œuvre : Avec un bassin de travailleurs potentiels qui croîtra beaucoup moins rapidement qu’ailleurs au Canada, ces enjeux risquent de freiner les élans des entreprises, mais aussi des gouvernements, à mettre en place de nouvelles initiatives notamment pour favoriser la transition.
Assurer plus de cohérence en immigration : Avec une immigration temporaire qui augmente rapidement, Québec devra assurer plus de cohérence entre ses programmes d’immigration temporaire et permanente pour éviter les goulots d’étranglements.
Prendre des mesures pour assurer la pérennité des finances publiques : Au cours des prochaines années, les finances publiques subiront de fortes pressions au Québec. D’importants changements structurels, démographiques, climatiques et commerciaux sont à prévoir ainsi que des exigences imposées par la remise à niveau des grandes missions de l’État, notamment en santé et en éducation.
Emna Braham, Simon Savard