Si le phénomène de la déconsommation était sur les radars des experts marketing depuis plusieurs années, la pandémie l’aurait amplifié en imposant la plus grande expérience planétaire jamais imaginée. Au point où il pourrait même s’agir d’une microtendance économique à surveiller de près selon un nouvel essai du prospectiviste Éric Noël pour le compte de l’Institut du Québec. Cette analyse laisse d’ailleurs présager des impacts quantitatifs non négligeables auxquels tant les entreprises que les gouvernements auraient intérêt à se préparer.
Depuis quelques années, de nombreux consommateurs préfèrent acheter moins, mais mieux. Ainsi, réduire ses achats, acheter des articles de seconde main ou encore troquer sa voiture pour un service de partage sont autant de comportements qui remettent en question notre société de consommation de masse. Avec la pandémie, ce qui s’avérait le choix personnel de quelques-uns s’est transformé en une contrainte pour tous.
Reste maintenant à savoir si cette épisode de déconsommation involontaire marquera l’après-crise. Est-ce que les consommateurs puiseront à même leur épargne accumulée au cours de la pandémie pour acheter autant qu’avant ? C’est peut-être ce qui se produira pendant deux ou trois trimestres, mais pas à long terme, croit Éric Noël. « La crise sanitaire nous a non seulement contraints à consommer moins, elle a aussi éveillé une certaine conscience collective sur nos besoins ».
Éric Noel