Le choc démographique a commencé à se faire sentir au Québec. Le potentiel de croissance économique s’en trouve affecté. Paradoxalement, l’économie du Québec est sur une lancée : croissance économique plus forte et taux de chômage assez faible. Les revenus de l’État québécois sont au rendez-vous. Avec un contrôle rigoureux des dépenses, le Québec est en situation de surplus ou d’équilibre depuis trois ans. Selon les estimations du Conference Board du Canada et de l’Institut du Québec (IdQ), cette situation va encore perdurer au moins quelques années.
Cette solide conjoncture, à laquelle s’ajoute la mise en place du Fonds des générations amorcée il y a plus de dix ans, a mené à une baisse du ratio de la dette brute par rapport au Produit intérieur brut (PIB) au Québec. Mieux encore, la dette des déficits cumulés est en chute. Malgré tout, il y a encore beaucoup à faire pour atteindre l’ambitieux ratio ciblé par le gouvernement de 45 % de la dette brute par rapport au PIB d’ici 2026.
Côté fédéral, les déficits sont maintenant la norme : l’augmentation des dépenses et les investissements massifs dans les infrastructures ont une incidence directe sur l’endettement fédéral. L’augmentation de l’endettement fédéral fait que les Québécois demeurent encore les citoyens canadiens qui ont le plus haut taux d’endettement public avec ceux de Terre-Neuve-et-Labrador.
En même temps, les Québécois sont parmi les Canadiens les plus taxés, car ce sont aussi ceux qui bénéficient du panier de services le plus généreux. Si le Canada devait faire face à une récession, la marge de manoeuvre financière pour récolter de nouvelles taxes au Québec serait limitée, voire inexistante.
Jean-Guy Côté, Daniel Fields, Sonny Scarfone, Simon Savard