Le Québec fait face à des difficultés budgétaires et au vieillissement de sa population, mais il peut préserver l’essentiel de son contrat social s’il effectue des réformes ciblées. C’est la conclusion qui se dégage de la première étude de l’Institut du Québec intitulée Choc démographique et finances publiques : pour un contrat social durable . « Le Québec pourra atteindre et maintenir un équilibre budgétaire, si à court terme, le gouvernement résorbe le déficit budgétaire, et à moyen et long termes, adopte des réformes visant à réduire la croissance annuelle moyenne des dépenses de soins de santé. La bonne nouvelle, c’est qu’en concentrant nos efforts sur ces mesures, et en instaurant une discipline rigoureuse par lasuite, on assure la pérennité du contrat social du Québec, unique en Amérique du Nord », a expliqué Raymond Bachand,
président de l’Institut du Québec.
« On anticipe une croissance économique de 1,6 % par année en moyenne pour les vingt prochaines années alors qu’elle était de 2,1 % au cours des vingt dernières années. Considérant ce ralentissement de la croissance et le fait que la fiscalité québécoise est déjà la plus lourde et la plus progressive de tout le Canada, le gouvernement doit réduire la croissance de ses dépenses »,
a illustré Robert Gagné, directeur de la recherche de l’Institut du Québec.
Concrètement, l’étude publiée aujourd’hui suggère trois conditions à l’atteinte d’un équilibre budgétaire durable : À court terme, le gouvernement devrait résorber le déficit actuel de plus de 3 milliards de dollars. Le choix des moyens et de l’échéance exacte appartient au gouvernement. Toutefois, considérant que le Québec offre à ses habitants pour 11 milliards de dollars de services de plus que la moyenne canadienne,il existe une marge de manoeuvre permettant de réduire les dépenses tout en maintenant un niveau de services plus important que dans les autres provinces.
À plus long terme, le gouvernement devrait limiter la croissance des dépenses de soins de santé. Le Conference Board du Canada a calculé que, depuis dix ans, l’augmentation annuelle moyenne des dépenses de soins de santé a été de 5,2 %. En réduisant cette croissance moyenne d’un point de pourcentage – de 5,2 % à 4,2 % – le Québec améliorera substantiellement ses perspectives budgétaires.
Mia Homsy, Jérôme Lussier