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Les deux rapports sur l’aérospatiale publiés par l’Institut du Québec en mai 2020 ont été rédigés avant l’éclosion de la pandémie de la COVID-19, dont les effets ont été particulièrement sévères pour cette industrie.
Nous profitons donc de la publication d’une traduction anglaise de ces études pour faire une brève mise à jour qui vise à mesurer l’impact de la pandémie sur ce secteur. Elle permet de constater que ce choc ne change pas les grandes conclusions de ces deux rapports. Au contraire, il les rend encore plus pertinentes.
La première étude démontrait en quoi l’aérospatiale constitue une industrie stratégique, en raison de sa contribution remarquable au développement de l’économie du Québec et de celle du Canada dans son ensemble, non seulement pour son apport quantitatif – contribution au PIB ou au niveau d’emploi – mais aussi pour son rôle structurant dans des domaines qui contribuent à assurer la compétitivité de l’économie et son succès à long terme – commerce extérieur et présence internationale, recherche et innovation, renforcement des activités manufacturières de pointe.
La seconde étude démontrait que les politiques publiques de soutien à cette industrie ne reflètent pas son importance et que le Canada, pourtant un joueur de classe mondiale dans le domaine, ne lui accorde pas un appui comparable à celui des autres nations qui ont la chance de pouvoir compter sur une telle industrie. Le rapport concluait que le gouvernement canadien devait reconnaître le caractère stratégique de l’aérospatiale, et développer des modes de soutien innovants pour assurer sa pérennité et éviter qu’elle soit progressivement déclassée.
La pandémie ne modifie aucunement ces deux grands constats. Cependant, ce qui était une mise en garde il y a un an se transforme maintenant en cri d’alarme.
Si la pandémie a durement frappé l’industrie aérospatiale au Canada comme ailleurs, l’écart entre les mesures de soutien anémiques proposées par le Canada et l’effort massif déployé par d’autres pays est tel que l’industrie canadienne, déjà affaiblie par cette crise, sera désavantagée par rapport à ses concurrents internationaux et limitée dans sa capacité de croissance si rien n’est fait rapidement.
Le choc subi par l’industrie aérospatiale se comprend aisément. Son développement est intimement lié à celui du transport aérien, avec lequel elle forme un écosystème. Ce sont d’abord les lignes aériennes qui achètent des avions pour répondre à une demande en croissance depuis des décennies ou renouveler leur flotte, et qui utilisent les infrastructures de soutien et d’entretien. Un autre segment de l’industrie répond à des cycles différents – la défense et l’industrie spatiale, mais au Canada, il ne compte que pour 12 % des ventes.
Nous avons assisté à un jeu de domino où les contraintes sanitaires ont limité de façon draconienne le transport aérien, surtout international, en particulier celui des passagers, avec des conséquences en cascade pour l’aérospatiale : besoins d’entretien moindres, pertes de revenus et problèmes de liquidités pour les transporteurs, et donc un impact sur leur capacité financière pour acquérir des appareils, révision à la baisse des besoins futurs des compagnies aériennes.
Cette interaction exige un bref détour sur le transport aérien, qui ne faisait pas l’objet des rapports initiaux, parce qu’il permet de mieux évaluer les menaces qui pèsent sur l’aérospatiale et de mieux comprendre les politiques publiques proposées par les divers paliers de gouvernement.
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Alain Dubuc