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Le contexte énergétique mondial évoluera de façon marquée dans les années à venir, tant en raison des transformations structurelles des économies, renforcées par la pandémie de COVID-19, que des objectifs de réduction des gaz à effet de serre auxquels se sont engagés la plupart des pays dans leurs efforts pour contrer le réchauffement climatique.
Le Québec n’échappe pas à ces grandes tendances, dont les enjeux auront un effet considérable sur le secteur de l’électricité, parce que cette source d’énergie est à la jonction des deux grandes priorités que sont la lutte aux changements climatiques et la création de richesse.
Le Québec devra ainsi faire face à une évolution importante du portrait de l’offre et de la demande d’énergie renouvelable. Pendant de nombreuses années, Hydro-Québec a disposé de grands surplus d’énergie, qu’elle a gérés notamment par le recours aux exportations sur les marchés de court terme. Toutefois, le contexte énergétique québécois évolue graduellement vers une diminution de l’offre excédentaire.
Ce renversement s’explique par la croissance des besoins énergétiques du Québec, l’augmentation de la demande d’énergie renouvelable dans un contexte de décarbonation et une modification des stratégies d’exportation d’Hydro-Québec.
Ces tendances lourdes font en sorte qu’Hydro-Québec prévoit dorénavant que les ressources actuelles ne suffiront pas à combler les besoins et que les ajouts de capacité nécessaires pour satisfaire cette demande entraîneront des coûts plus élevés. Dans ce contexte, elle prévient les entreprises souhaitant avoir accès à des blocs d’énergie plus importants qu’elle ne subviendra pas nécessairement à leurs besoins et qu’elle définira des lignes directrices en vue de prioriser les projets les plus porteurs.
Ces pressions se verront intensifiées par le rôle important que jouera l’électricité dans les efforts du Québec pour s’attaquer de façon plus active à la réduction des GES. En effet, les politiques du gouvernement du Québec pour réduire l’empreinte carbonique misent largement sur cette énergie renouvelable pour remplacer les énergies fossiles, notamment dans le transport, le chauffage des bâtiments et les procédés industriels. À cela s’ajoute une échéance incontournable : le renouvellement du contrat entre Hydro-Québec et Terre-Neuve pour l’électricité de la centrale de Churchill Falls, au Labrador. Ce contrat, qui prend fin en 2041, fournit actuellement à Hydro-Québec 13,9% de l’énergie de son réseau, et tout cela à très bas coûts.
Dans cette foulée, Hydro-Québec a lancé un appel au dialogue en soulignant que l’enjeu de l’utilisation de l’électricité dépasse la société d’État et exige un vaste débat.
En s’insérant dans cet espace de discussion, l’Institut du Québec (IDQ) ne cherche pas à privilégier des options face à d’autres, conscient du fait que l’utilisation optimale de cette ressource précieuse doit reposer sur la diversité et l’équilibre. Nous visons plutôt à fournir un cadre et des outils pour faire en sorte que les décisions reposent sur des bases qui favoriseront la richesse économique du Québec et la décarbonation de notre environnement.
Alain Dubuc