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La crise sanitaire a non seulement créé de nouveaux bassins de chômeurs et poussé de nombreuses personnes vers l’inactivité, mais elle a aussi exacerbé les besoins de main-d’œuvre dans certaines industries.
À première vue, l’idée de replacer rapidement et massivement les chômeurs pandémiques peut sembler la solution parfaite à tous ces maux, toutefois, la réalité s’avère beaucoup plus complexe. Les barrières à la mobilité sont multiples, les silos entre les différentes instances décisionnelles demeurent encore bien présents et la formation tout au long de la vie ne fait toujours pas partie intégrante de la réalité des employeurs et des travailleurs.
L’état d’urgence infligé par la pandémie s’avère une occasion en or pour repenser les politiques de main-d’œuvre qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas reçu la priorité qu’elles méritent, notamment par les acteurs qui conçoivent les politiques économiques : les enjeux de développement de la main-d’œuvre ne faisant toujours pas partie intégrante de la réflexion sur le développement économique.
Les points de friction du marché du travail sont nombreux, il ne faut donc pas espérer que des solutions magiques régleront tout et permettront à l’ensemble des chômeurs pandémiques de se replacer rapidement.
La formation des travailleurs s’avère une des solutions les plus porteuses pour répondre aux enjeux de main-d’œuvre puisqu’elle permet à la fois d’accroître la mobilité sociale et de stimuler la croissance économique.
L’Institut du Québec propose sept recommandations pour assurer la livraison de services essentiels et accroître la productivité et l’innovation. Ces recommandations découlent tant d’une importante analyse des grandes tendances du marché de l’emploi et des barrières à la mobilité des travailleurs que d’une revue des pratiques inspirantes – locales et internationales – de formation des travailleurs.
1. Mettre en place une politique de développement économique axée sur la main-d’œuvre : tout nouvel investissement ou programme public majeur devrait faire l’objet d’une analyse de l’impact sur la main-d’œuvre et d’une stratégie pour s’assurer de sa disponibilité;
2. Briser les silos entre les réflexions sur le développement économique et celles sur la disponibilité et les compétences de la main-d’œuvre. Il faut accroître et favoriser la collaboration entre les ministères, mais aussi entre les entreprises et les établissements d’enseignement;
3. Mieux coordonner les mesures de soutien au revenu et de soutien à la formation des gouvernements fédéral et provincial pour inciter les chômeurs à regagner le marché du travail;
4. Développer des mécanismes particuliers de financement et de promotion de la formation pour soutenir les chômeurs les plus vulnérables;
5. Miser sur des mécanismes audacieux de qualification et de reconnaissance des acquis notamment pour les métiers et professions réglementés;
6. Promouvoir et soutenir la formation tout au long de la vie;
7. Évaluer systématiquement les politiques et les programmes de promotion de la formation.
Emna Braham, Mia Homsy