L’Institut du Québec (IDQ) publie une nouvelle édition de son étude Comparer Montréal réalisée en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et Montréal International (MI). Ce tableau de bord compare le Grand Montréal à 14 autres métropoles canadiennes et américaines de taille similaire selon un large éventail d’indicateurs portant sur l’activité et la croissance économique, le capital humain, l’innovation, la qualité de vie et pour la première fois cette année : l’environnement.
Une métropole où il fait bon vivre
Montréal, qui s’est toujours démarquée sur les indicateurs de qualité de vie – inégalités, pauvreté, sécurité, coût du logement, espérance de vie –, figure une fois de plus en tête de ce classement. Elle se distingue tout particulièrement par des logements qui restent abordables par rapport aux autres métropoles et une pauvreté moindre. Le seul élément pour lequel la performance de Montréal laisse à désirer est la congestion routière, ce qui ne sera pas une surprise pour les résidents de la métropole. Les indicateurs environnementaux – couvert boisé, disponibilité et utilisation du transport collectif – collectés pour la première fois cette année, placent également Montréal en bonne position, tout juste après Vancouver et Boston.
Économie : le rattrapage s’essouffle, le niveau de vie reste plus faible
Si le Grand Montréal compte des atouts d’attractivité indéniables, son niveau de vie par habitant demeure toutefois le plus faible des métropoles étudiées et ce, même lorsqu’on prend en compte le filet social québécois plus généreux. Pour accroître son niveau de vie et ainsi combler l’écart qu’elle accuse face aux autres grandes métropoles nord-américaines, Montréal devra améliorer sa productivité qui reste plus faible qu’ailleurs et cette amélioration devra inévitablement passer par de meilleurs niveaux de diplomation.
Accélération de l’innovation
En termes d’innovation, Montréal a amélioré sa position, passant de la 10e position dans la première édition de Comparer Montréal à la sixième position en 2023. À cet égard, la RMR se démarque par la disponibilité de sa main-d’œuvre dans les secteurs d’avenir et le nombre de diplômés dans les domaines scientifiques et technologiques.
Des failles à corriger : le capital humain
Avec à peine plus du tiers de sa population qui détient un diplôme universitaire, Montréal traîne de la patte par rapport aux autres métropoles nord-américaines. À ce chapitre, notons que Toronto et Vancouver ont vu leur nombre de diplômés universitaires s’accroître considérablement depuis 2019, principalement grâce à l’immigration.
Montréal doit également composer avec une forte proportion de personnes sans diplôme secondaire et ce, même en excluant les travailleurs les plus âgés. Avec une situation qui s’est davantage améliorée dans les autres métropoles, la RMR a glissé en queue de peloton, passant de la 10e à la 13e place.
Les métropoles, moteurs de croissance
L’économie montréalaise a bien traversé la crise sanitaire et a même vu son poids augmenter sur l’ensemble du territoire québécois, ce qui indique qu’elle joue plus que jamais son rôle de locomotive économique du Québec. Ainsi, la métropole a contribué à près de la moitié de la croissance du PIB du Québec entre 2012 et 2022.
Avec un PIB par habitant presque 24 % plus élevé que celui du reste du Québec, le Grand Montréal agit donc comme créateur de richesse pour l’ensemble de la province et contribue au rattrapage du niveau de vie visé par le gouvernement du Québec.
Pour progresser Montréal devra améliorer sa productivité, ce qui passe notamment par la qualification et le rehaussement des compétences de sa main-d’œuvre. Ces deux grands chantiers, s’ils doivent jouer un rôle majeur pour le développement de la métropole, seront tout aussi essentiels pour l’essor du Québec tout entier.
Emna Braham, Daye Diallo