Note d’analyse
Augmentation du nombre de postes vacants et de chômeurs, un déséquilibre temporaire ou permanent?
Éclairage sur l’emploi et les postes vacants au 1er trimestre 2021
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Plus de postes vacants, plus de chômeurs
- Au premier trimestre de 2021, le nombre de postes vacants s’est élevé à 146 865, en hausse de 18 455 (+14,4 %) par rapport au premier trimestre de 2020, soit un an plus tôt.
- Le taux de postes vacants, une bonne mesure de la demande de travail non satisfaite a augmenté de 0,8 point de pourcentage par rapport à un an plus tôt, pour s’établir à 4,2 % au premier trimestre de 2021, le plus haut taux enregistré depuis le début de la collecte de données en 2015. Il faut toutefois relativiser cette augmentation, puisqu’elle vient à la fois de la hausse des postes vacants (+14,4 %) et de la baisse de l’emploi salarié (-6,2 %).
- Le nombre de chômeurs par poste vacant a légèrement augmenté en un an, puisque le nombre de chômeurs a davantage augmenté (+21,0 %) que les postes vacants (+14,4 %).
Le défi des régions
- Les régions du Québec n’ont pas été épargnées : le nombre de postes vacants a augmenté de façon importante dans la Côte-Nord et Nord-du-Québec (+107,3 %), Lanaudière (+53,0 %) et les Laurentides (+50,3 %). Les plus hauts taux de postes vacants se situent dans les régions de la Côte-Nord et Nord-du-Québec (6,1 %), de la Capitale-Nationale (4,8 %) et des Laurentides (4,7 %).
- Les autres provinces ont également connu une augmentation des postes vacants par rapport au premier trimestre de 2020, mais dans une moindre mesure (+5,8 % en moyenne au Canada contre +14,2 % au Québec). Toute proportion gardée, seule la Nouvelle-Écosse a connu une hausse plus importante qu’au Québec depuis un an (+25,7 %).
Trois industries sont particulièrement touchées
- Le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale compte le plus grand nombre de postes vacants (25 325) et a enregistré la plus forte hausse (+5 900 postes vacants) en un an. C’est surtout dans les hôpitaux (9 650) et les établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes (6 305 postes notamment dans les CHSLD et les résidences privées pour aînés) que se concentrent les besoins.
- La fabrication compte 20 350 postes vacants, soit une hausse de 5 060 en un an. Le sous-secteur de la fabrication d’aliments compte à lui seul pour près d’un cinquième des postes vacants (19,3 %).
- La construction a connu également une forte hausse (+3 665) pour s’établir à 10 960 postes vacants. Le sous-secteur de la construction de bâtiments a connu la plus forte hausse (+1 945).
Différents défis pour attirer la main-d’œuvre
- Pour l’ensemble du Québec, on compte 2,4 chômeurs par poste vacant tandis qu’en soins de santé et assistance sociale, on n’en compte que 0,6. Cela signifie qu’il y a moins de personnes disponibles pour travailler que de postes à combler dans ce secteur. Malgré un marché extrêmement serré, le secteur a réussi à croître (+5,6 % d’emplois en un an), probablement grâce à une mobilité intersectorielle et à la formation.
- Les secteurs de la fabrication (1,8) et de la construction (2,3) comptent également moins de chômeurs par poste vacant que la moyenne québécoise (2,4), mais d’autres enjeux de mobilité de la main-d’œuvre pourraient être en cause, notamment la question des salaires. Par exemple, le salaire horaire offert en moyenne pour les postes vacants en fabrication est de 17,85 $, soit 4,35 $ de moins de l’heure que la moyenne provinciale des postes à pourvoir.
Les profils recherchés
- Les professions qui ont connu la plus forte hausse de postes vacants sont également dans les secteurs de la construction, de la fabrication et de la santé.
- Ce sont les métiers requérant un diplôme collégial ou d’une école de métier qui ont connu, toute proportion gardée, la plus forte hausse du nombre de postes vacants (+22,2 % pour 8 615 postes vacants de plus).
- Près de la moitié des postes sont pourvus en 15 à 89 jours.
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