Le Québec traverse une période de ralentissement économique depuis quelques mois déjà, avec des répercussions indéniables sur le marché du travail. Comme lors de récessions passées, les jeunes, soit les personnes âgées de 15 à 24 ans, sont davantage touchés par cette détérioration du marché de l’emploi.
Avec la fin des classes qui approche, il faut donc se demander s’il leur sera toujours aussi facile de trouver un emploi pour le temps d’un été, ou pour débuter leur carrière.
Les jeunes travaillent surtout dans les secteurs les plus durement touchés par le ralentissement
Les jeunes sont plus susceptibles de travailler dans les secteurs du commerce de gros et de détail et des services d’hébergement et de restauration. Or, il y a beaucoup moins de postes vacants dans ces secteurs que l’an dernier (graphique 1). Le nombre de postes vacants ne requérant aucune scolarité minimale a aussi reculé de manière importante, alors les jeunes sont justement plus susceptibles d’occuper ces postes. L’économie étant encore proche du plein emploi, le ralentissement s’est surtout traduit par une baisse des postes à pourvoir – des employeurs ont simplement rayé des offres d’emplois avant de mettre à pied leurs employés. Ceci veut quand même dire qu’il y a moins d’opportunités d’emplois, notamment pour les jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi.
Un boom démographique sans précédent chez les jeunes
La baisse du nombre de postes vacants s’explique en partie par le ralentissement, mais aussi parce que de nouveaux immigrants temporaires ont comblé certains de ces postes. En effet, la population du Québec a fait un bond historique en 2023, augmentant de 2,3 %. Cette croissance a été encore plus forte chez les jeunes, atteignant 3,9 % (graphique 2).
C’est donc dans un marché du travail plus compétitif que les jeunes devront trouver un emploi d’été ou encore un premier emploi postdiplôme. Cette situation n’est pas sans conséquence pour ceux qui cherchent à amasser des économies afin de pouvoir se concentrer sur leurs études le reste de l’année, mais elle pourrait également avoir des effets à plus long terme.
Chercher un premier emploi en récession peut entraîner des conséquences durables
Des travaux montrent que les jeunes gradués qui entrent sur le marché du travail en période de récession subissent des pertes significatives de revenus qui peuvent perdurer plusieurs années après la graduation. Ce phénomène s’explique par le fait que trouver un emploi correspondant à ses qualifications puisse prendre davantage de temps pour ces jeunes, ralentissant leur progression de carrière. Cela dit, avec un marché du travail moins serré et des pénuries de main-d’œuvre qui s’atténuent, certains jeunes pourraient être plus susceptibles de rester aux études plutôt que de chercher un emploi.
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