Note d’analyse

Regard sur les postes vacants : Recul des postes vacants –
des postes comblés ou effacés?

Les postes vacants ont diminué de manière importante depuis leur sommet atteint en 2021. Cette baisse survient alors que l’économie tourne au ralenti en raison de la forte inflation et des taux d’intérêt élevés.
En conséquence, la demande de main-d’œuvre recule dans certains secteurs. De plus en plus de consommateurs réduisent leurs dépenses, ce qui a des répercussions sur les perspectives de vente des entreprises, qui réduit à son tour la demande pour des postes à pourvoir.
Le secteur de l’hébergement et de la restauration, et celui du commerce de gros et de détail sont directement touchés par l’assombrissement des perspectives des entreprises et des consommateurs.
Le secteur de la fabrication n’est pas en reste, alors que de plus en plus de manufacturiers disent reporter des projets d’investissements ou signalent une hausse des paiements d’intérêt et un manque de liquidités.
Ce sont ces secteurs qui montrent la plus forte baisse des postes vacants au Québec entre 2022 et 2023.
Au vu des difficultés rencontrées par les employeurs au cours des dernières années pour recruter et retenir leur main-d’œuvre, plusieurs d’entre eux pourraient faire le choix de maintenir leurs employés en poste. Le ralentissement se traduirait alors par des gels d’embauche plutôt que par des mises à pied.

L’offre de travailleurs a connu un bond important en 2023, porté entre autres par les immigrants temporaires (+37 000 entre 2022 et 2023).
Le recul des postes vacants s’explique donc en partie par l’arrivée de nombreux immigrants temporaires qui a fait accroître le nombre de travailleurs disponibles au Québec.
Ces immigrants forment un groupe diversifié. Ce sont des personnes qui étudient ou ont étudié et intégré par la suite le marché de l’emploi, des travailleurs recrutés par des employeurs québécois, d’autres attirés par des opportunités au Québec, ou encore des demandeurs d’asile à la recherche du statut de réfugié au Canada. S’ils ne viennent pas tous pour travailler au pays, ils sont nombreux à occuper un emploi à un moment ou à un autre de leur parcours.
En 2023, le Québec a vu plus de nouveaux immigrants temporaires travailler dans les secteurs de la fabrication, des services professionnels et de l’hébergement et restauration (Graphique 1).
Or, c’est dans ces secteurs que l’on observe certaines des baisses les plus importantes des postes vacants (Graphique 2).
À l’inverse, très peu d’immigrants temporaires se sont ajoutés en santé et assistance sociale, qui inclut les services de garderie, dans la dernière année. Pendant ce temps, le nombre de postes vacants continue d’augmenter dans le secteur des soins de santé, révélant des difficultés persistantes à recruter.

IDQ