Note d’analyse
LA VISION ÉCONOMIQUE DES PRINCIPAUX PARTIS POLITIQUES N’EST PAS ADAPTÉE AUX DÉFIS DE NOTRE ÉPOQUE
Pénurie de main-d’œuvre, vieillissement, et transition numérique
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La campagne électorale en cours représentait une occasion en or pour les différents partis de proposer une nouvelle façon pour les gouvernements de soutenir notre économie, de concevoir le développement et leurs politiques de main d’œuvre. Malheureusement, malgré quelques bons engagements, aucun parti ne propose réellement une vision économique nouvelle sur les enjeux de main-d’œuvre.
Pour faire le point sur la place réservée aux enjeux de main-d’œuvre dans la présente campagne, l’Institut du Québec a passé en revue les engagements des principaux partis politiques sur cette question. Globalement, cette analyse révèle que ces propositions demeurent encore bien ancrées dans une vision traditionnelle du développement économique basée sur la création d’emploi comme finalité absolue. Bien que certaines promesses tentent de répondre aux nouveaux défis de la main-d’oeuvre, elles demeurent dans l’ensemble bien trop timides face à l’urgence d’agir et à l’ampleur des enjeux.
Exemples de mesures que l’Institut du Québec aurait aimé voir débattues au cours de cette campagne :
- Disponibilité et transformation de la main-d’œuvre : la politique industrielle devrait être adaptée en fonction des contraintes liés aux enjeux de rareté de main-d’œuvre en priorisant et en visant la transformation plutôt que la création d’emplois. Tout nouvel investissement public majeur devrait faire l’objet d’une analyse de l’impact sur la main-d’œuvre et d’une stratégie pour s’assurer de sa disponibilité;
- Aide aux entreprises: l’aide aux entreprises devrait être liée à la nécessité d’adapter la main-d’œuvre et aux impacts sociaux et climatiques. Le critère de création d’emplois devrait être remplacé par des critères plus modernes et novateurs : productivité, innovation, meilleure planification de la gestion des effectifs et des compétences des travailleurs, formation continue des travailleurs, amélioration des conditions de travail, présentation d’un plan de carboneutralité, indicateurs de bonne gouvernance, etc.;
- Adaptation et formation de la main-d’œuvre: Des mesures de soutien des travailleurs devraient être proposées pour la requalification et le développement de compétences, principalement des compétences numériques, de littératie et de numératie. Plusieurs outils existants, comme le crédit canadien pour la formation, pourraient être bonifiés, notamment en y greffant un régime d’épargne avec contribution du gouvernement, ou encore en bonifiant le soutien au revenu lors de la formation au-delà du 55 % de revenu prévu à l’assurance-emploi;
- Assurance-emploi: Pour que l’assurance-emploi permette de relever ces défis de taille, il faudrait d’abord garantir la viabilité financière de la caisse de l’assurance-emploi. De gros enjeux sont à prévoir alors que le déficit de la caisse devrait atteindre 19 G$ en 2022-2023. Les partis devraient se prononcer sur les moyens d’assurer un financement adéquat des mesures actives d’emploi. Or, ces mesures ne représentent encore qu’un dixième des dépenses de la caisse d’assurance-emploi;
IDQ