Au Québec, entre le second et le troisième trimestre de 2023, le nombre de postes vacants a diminué de 25 430 pour atteindre 165 430. Ceci est cohérent avec la stagnation de l’économie québécoise qui est observée depuis quelques mois.
Le nombre de postes vacants a diminué dans plusieurs provinces canadiennes avec les plus fortes baisses observées en Ontario (-29 720 pour s’établir à 246 790) et au Québec.
Toute proportion gardée, le Québec n’est plus l’une des provinces avec le plus grand nombre de postes à combler. Ils représentent maintenant 4,1 % de la demande de travail soit un taux similaire à ce qui est observé dans le reste du Canada (3,9 %).
Les provinces montrant les taux de postes vacants les plus élevés sont désormais la Saskatchewan (4,7 %), la Colombie-Britannique (4,5 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (4,2 %).
Le ratio du nombre de chômeurs par poste vacant a augmenté de 0,3 du 2e au 3e trimestre de 2023, s’établissant à 1,3 (graphique 2). Il s’agit de la cinquième hausse mensuelle consécutive. Cela dit, le nombre de chômeurs n’a que peu augmenté(+23 500) par rapport à la baisse importante du nombre de postes vacants depuis le dernier trimestre.
Les tensions du marché du travail demeurent importantes en santé
Entre 2019 et 2022, les taux de postes vacants augmentaient dans l’ensemble de l’économie québécoise, passant de 3,6 % à 6,1 %, et encore plus dans le secteur de la santé et des services sociaux (ce qui inclut les services de garde à l’enfance), passant de 3,5 % à 8,4 % (graphique 4).
En 2023, le taux de postes vacants diminue à 4,3 % pour l’ensemble de l’économie, tandis que dans le secteur de la santé, bien qu’en baisse, le taux reste haut à 7,7 %, indiquant des difficultés de recrutement persistantes.
Bien que les taux de 2023 soient légèrement inférieurs à ceux de 2022, ils restent significativement au-dessus de ceux d’avant la pandémie en 2019, et des tensions demeurent, surtout pour les soins infirmiers et les soins pour bénéficiaires internes (de 4,3 %en 2019 à 8,6 % en 2023), les hôpitaux (de 3,3 % en 2019 à 8,2 % en 2023), et l’assistance sociale (de 2,9 en 2019 à 6,2 en 2023).
En bref, les difficultés de recrutement semblent structurelles en santé et assistance sociale avec des taux supérieurs à ceux de l’économie dans son ensemble. Cette difficulté à trouver des candidats semble d’ailleurs freiner la croissance de l’emploi nécessaire au bon fonctionnement du système. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le nombre de travailleurs dans ce secteur n’a que très peu augmenté au cours des dernières années, et ce, malgré la pandémie et le vieillissement de la population à l’œuvre.
Ces difficultés ne s’atténueront probablement pas avec le ralentissement économique puisque les besoins sont bien davantage influencés par les besoins populationnels en matière de santé que par la conjoncture macroéconomique.